Les réseaux sociaux sont incontestablement un phénomène de notre temps. Les gens partagent leur vie en ligne, évaluent les autres, se comparent, veulent parfois s’identifier à ceux qui montrent leur vie merveilleuse et insouciante sur Facebook, Instagram, YouTube, TikTok, X, etc. aux centaines de milliers ou des millions de personnes qui les suivent.
Nous parlons ici d’influenceurs. Un mot relativement nouveau, mais qui aujourd’hui représente un nouveau métier, qui a créé, grâce au boom des réseaux sociaux, un nouveau domaine d’activité. Un domaine d’activité qui est littéralement devenu une mine d’or pour certains influenceurs. Mais pas seulement pour eux : les influenceurs sont devenus un formidable outil de marketing pour diverses entreprises qui cherchent à promouvoir leurs marques et à vendre leurs produits ou services et à augmenter ainsi leurs bénéfices.
Plus un influenceur est connu et plus sa communauté des gens qui le suivent (« les followers ») est nombreuse, plus sa crédibilité, et sa capacité d’influencer la décision d’achat des produits ou des services de ses followers augmentent.
Aujourd’hui, les influenceurs sont capables de promouvoir pratiquement n’importe quel produit ou service, qu’il s’agisse de vêtements, voitures ou de voyages exotiques ; c’est à eux d’accepter ou non le partenariat avec un annonceur donné.
Alors pourquoi ne pas promouvoir le trading sur les marchés financiers ? C’est à ce sujet que l’équipe de Cash Investigation s’est focalisée dans la première partie de son émission, diffusée le 4 avril 2024, intitulée : « L’argent facile : Les fausses promesses des influenceurs. » (1)
Me Konstantin Mikov, le fondateur du Réseau Avocats Litiges Financiers, est intervenu dans cette émission en tant qu’expert sur la régulation des courtiers et brokers de trading en ligne et a esquissé au public certains risques juridiques pour les investisseurs particuliers et les pratiques dans ce secteur : https://www.avocats-litiges-financiers.fr
Argent facile grâce au copy-trading, mais pour qui ?
Certainement pas pour un investisseur.
Les équipes de Cash Investigation ont enquêté sur le modèle commercial des influenceurs qui gagnent des sommes importantes en promouvant ou en encourageant directement ou indirectement leurs followers à investir sur des plateformes de trading en ligne dans des produits financiers risqués par le biais du copy trading.
Des influenceurs ne se contentent pas de partager avec le public leurs loisirs à travers leurs stories ou posts, mais ils mettent aussi souvent en avant leur mode de vie luxueux qui fait rêver un bon nombre de leurs followers, épuisés par des soucis quotidiens ou financiers. Si l’on ajoute les promesses alléchantes d’argent facile grâce au trading, il est difficile de ne pas succomber. D’autant plus que l’avertissement au fait qu’il s’agisse d’un investissement très risqué est « par erreur » omis par l’influenceur.
Lorsque vous suivez un influenceur pendant des mois, une certaine confiance et un besoin de s’identifier avec lui s’installent. S’il est devenu riche en faisant du copy-trading, pourquoi ne le ferais-je pas ? De plus, si je peux investir une petite somme et je n’ai pas besoin de savoir quoi que ce soit sur le trading et qu’il suffit de copier et coller les signaux de trading d’un trader expérimenté et de réaliser le profit ?
Comme le montre le reportage, l’illusion de l’argent facile se dissipe rapidement. Les journalistes se sont penchés sur l’histoire de plusieurs consommateurs qui ont cru aux promesses alléchantes des influenceurs et ont tenté de faire fructifier leur argent par le biais du copy trading. Après un succès initial, ils ont fini par perdre leur mise.
« Les histoires des investisseurs décrites dans le reportage de Cash Investigation nous sont très familières à travers les dossiers de nos clients qui nous défendons contre les courtiers Forex. Fréquemment, nous voyons des clients pris dans un cercle vicieux : des gains rapides sont suivis de pertes tout aussi rapides, l’investisseur panique et est manipulé par les représentants du courtier pour faire de nouveaux dépôts afin de rattraper ses pertes. Il finit par perdre non seulement son investissement initial, mais aussi d’autre argent qu’il n’avait pas l’intention d’investir à l’origine », dit Me Konstantin Mikov, avocat gérant du Cabinet d’avocats Mikov & Attorneys, à propos du reportage.
Il serait naïf de penser que les influenceurs font la promotion du trading par pur altruisme et par admiration pour le courtier en question. Pour chaque investisseur apporté, ils perçoivent une commission qui, avec le grand nombre de nouveaux venus apportés, peut atteindre des montants faramineux.
Cette affiliation est donc très bénéfique pour presque tous les acteurs impliqués : l’influencer – le trader (créateur des signaux de trading) et le broker, à l’exception de l’investisseur qui a une chance très élevée de perdre sa mise.
La promotion du copy-trading par les influenceurs : est-ce (i)morale et il(légal) ? Quels sont les dangers pour les consommateurs ?
Les équipes de Cash Investigation ont confronté certains influenceurs tels que Laurent Billionaire, Marc Blata ou Julien Bert qui ont fait la promotion du copy-trading et ont encouragé leurs abonnés à investir sur les marchés financiers.
Comme le montre le reportage de Cash Investigation, ils n’étaient pas à l’aise face aux questions des journalistes Élise Lucet et Mathieu Robert sur leur responsabilité morale et juridique potentielle à l’égard de ces pratiques controversées pour lesquelles ils sont rémunérés par les courtiers. Leurs réponses ont été le plus souvent évasives ou ils ont nié toute responsabilité.
En particulier, l’interview tendue entre Élise Lucet et Marc Blata, présentée dans le reportage, a suscité de nombreuses réactions de la part des internautes qui l’ont vivement commentée sur le YouTube(2).
La question de la moralité de leurs actes doit être tranchée par chacun d’entre eux et c’est à eux de faire face aux plaintes des investisseurs lésés qui ont cru aux fausses promesses de ces influenceurs et ont perdu leur argent. Et sur la question de leur éventuelle responsabilité pénale ? Laissons les autorités compétentes y répondre.
Sur les aspects juridiques de la promotion du copy-trading par les influenceurs, le reportage a rappelé la nouvelle loi réglementant les influenceurs et leur promotion sur les réseaux sociaux en France, qui, entre autres, interdit la promotion directe ou indirecte de certains produits et services financiers risqués.(3),(4)
L’avocat Konstantin Mikov a été interviewé par le journaliste Mathieu Robert, en tant qu’expert de la réglementation des courtiers et du droit européen, sur les risques qui guettent les investisseurs incités par des influenceurs à négocier sur le marché Forex, CFD (contrats pour la différence), ou crypto actifs, à travers des plateformes de trading.
Konstantin Mikov a fait observer que les influenceurs introduisent souvent des investisseurs novices, non-avertis, auprès des plateformes de trading en ligne exploitées par des sociétés opérant dans des zones offshore telles que les Seychelles, les Iles Caïmans ou les Bermudes. Ces plateformes opèrent alors en dehors du cadre de la législation européenne, qui sert à protéger les consommateurs européens de produits financiers. Me Mikov a esquissé au public que le mode opératoire typique de ces courtiers offshore est de type « market makers » (« teneur de marché »), simplement dit, un modèle commercial dans lequel le courtier exécute des ordres des traders en interne et profite de leurs pertes, ce qui naturellement crée un conflit d’intérêt.
« Heureux de pouvoir constater que l’émission de Cash Investigation ait attiré l’attention de millions de téléspectateurs et suscité un débat public sur les pratiques douteuses, voire illégales, des influenceurs qui séduisent leurs followers par les profits faciles grâce au copy trading ou au trading sur le marché Forex ou les instruments financiers complexes et risqués, tels que les CFD, en général. Ils sont devenus un véritable instrument de marketing pour les courtiers, qui arrivent ainsi à attirer des milliers de nouveaux clients, des consommateurs qui n’auraient normalement jamais envisagé d’investir sur les plateformes de trading. La sensibilisation des investisseurs novices aux risques associés au trading sur les marchés financiers contribue à leur éducation et peut diminuer les conséquences potentielles dévastatrices de la perte de toutes leurs économies en raison de la manipulation par des courtiers peu-scrupuleux », conclut l’avocat Konstantin Mikov.
Le Cabinet d’avocats Mikov & Attorneys, Fondateur du Réseau Avocats Litiges Financiers, a représenté avec succès un nombre important de traders de divers pays européens dans la récupération de leurs fonds, contre la plupart des courtiers les plus connus sur le marché des changes.
Si vous êtes victime d’une fraude financière ou si vous avez des doutes sur les circonstances qui ont précédé la perte de votre investissement, contactez-nous : https://www.avocats-litiges-financiers.fr
Sources :
- https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/cash-investigation/
- https://www.youtube.com/watch?v=S1Kdu0ZRnr8
- https://www.economie.gouv.fr/daj/lettre-de-la-daj-la-france-devient-le-premier-pays-europeen-se-doter-dun-cadre-juridique-de
- https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000047663185/
Décharge de responsabilité:
Le réseau Avocats Litiges Financiers œuvre à informer les investisseurs particuliers (traders) des éventuelles mauvaises pratiques des courtiers Forex et CFD. Notre mission est d’assister et de protéger les traders lorsqu’ils font face à des pratiques de courtage qui vont à l’encontre de leurs intérêts.
Nos articles ont pour objectif d’avertir, de partager et d’informer le public sur les risques légaux du Forex et de ses acteurs. Le trading de produits financiers et CFD ainsi que l’investissement sur des plateformes en ligne, bien que légal, comporte des risques juridiques.
L’article a été rédigé de bonne foi, sur la base d’informations publiques et de témoignages de clients valides à la date de publication. Nos articles concernent la protection des intérêts des investisseurs particuliers sur les plateformes d’investissement en ligne et sont publiés dans l’exercice de notre droit d’informer le public sur notre activité. Cet article ne constitue pas une consultation juridique.