1- Présentation de fxpremiere
Fxpremiere est un site web facilitant la vente de ‘signaux forex’, soit une liste de trades jugés gagnants ou avantageux, dans l’optique pour les investisseurs de faire du ‘copy trading’. Fxpremiere a un partenariat commercial avec la plateforme de trading XM, qui se traduit par des liens de redirection vers la page d’inscription de www.xm.com.
Les avis des utilisateurs de fxpremiere sont assez négatifs : notre partenaire Forex Peace Army avait remarqué en novembre dernier que les représentants de fxpremiere fournissaient un effort particulier afin d’influencer les potentiels clients en faveur de l’entreprise.
On notera d’ailleurs que fxpremiere.com n’est que l’un des sites de vente de signaux forex appartenant au même groupe et/ou agissant pour la même marque commerciale ‘fxpremiere’. En effet, les sites www.fx-premiere.com et www.fxpremieresignal.com renvoient directement vers www.fxsignals.services, lui-même copie conforme du site www.fxpremiere.com avec la même charte graphique. Autant de domaines pour la vente d’un même service nous parait nébuleux.
En plus d’un accent mis sur l’élaboration de faux avis positifs pour booster la réputation de fxpremiere, on remarque une tentative d’invalider les opinions négatives concernant le service de vente de signaux forex ou la légitimité de l’entreprise.
Les représentants de fxpremiere ne laissent pas l’opportunité aux particuliers de révéler leur expérience négative, et attaquent systématiquement ceux qui publient des avis allant contre les intérêts commerciaux de l’entreprise. D’ailleurs, au cours des dernières 24 heures, les représentants de fxpremiere sont allés jusqu’à signaler la publication de ce particulier mécontent :
On peut s’interroger sur le sens d’une telle pression pour dissimuler les avis négatifs qui pourraient nuire à l’activité commerciale de fxpremiere. De plus, considérant le modèle d’ « apporteur de marché », la vente d’abonnements aux signaux forex ne constitue pas l’unique source de revenus de fxpremiere : il est tout à fait probable que fxpremiere soit rémunéré en fonction du nombre de clients apportés à une plateforme de trading affiliée ou partenaire.
2- Présentation de XM
XM est le nom commercial associé à la plateforme de trading en ligne www.xm.com, appartenant à l’entreprise Trading Point Holdings Limited. L’entité mère, Trading Point Holdings Limited est enregistrée à Chypre sous le numéro HE 322690. C’est donc une entreprise chypriote qui détient les opérateurs internationaux de plusieurs plateformes de trading XM régulées localement. Cela peut potentiellement amener à des conflits d’intérêts pour les consommateurs de produits financiers qui effectuent le trading depuis les plateformes associées à la marque commerciale XM.
En effet, en plus du nom commercial XM, Trading Point Holdings Limited possède :
- Trading Point of Financial Instruments Ltd (CySEC – Chypre)
- Trading Point of Financial Instruments Pty Ltd (ASIC – Australie)
- Trading Point of Financial Instruments UK Limited (FCA – Royaume-Uni)
- XM Global Limited (FSC – Belize)
- XM International (BS) Limited (SCB – Bahamas)
- Trading Point MENA Limited (DFSA – Dubai)
Si l’on est connecté depuis un serveur européen, la page d’inscription à la plateforme de trading XM est automatiquement associée à l’entité chypriote, régulée à l’échelle européenne. Si toutefois un utilisateur tente de s’inscrire sur la plateforme de XM depuis un pays en dehors des territoires européens, un encadré apparaitra, annonçant la redirection de l’inscription vers l’entité australienne, ou celle enregistrée au Belize pour toute autre nationalité :
Cet encadré annonce donc que l’entité opératrice de la plateforme de trading XM ne sera pas Trading Point of Financial Instruments Ltd (enregistrée et régulée à Chypre par la CySEC), malgré le fait que cette dernière supervise le site web https://www.xm.com :
Ici d’ailleurs, on peut observer des informations contradictoires : il est dit que le site web XM est géré par Trading Point of Financial Instruments Limited (l’entité chypriote répondant au cadre réglementaire européen), puis que la plateforme de trading ne fournit pas ses services aux citoyens, entre autres, de l’Union Européenne mais enfin que la plateforme XM fournit ses services aux résidents de l’Espace Économique Européen ainsi qu’au Royaume-Uni.
Plusieurs questions sont soulevées par ces informations, par exemple, si l’entité chypriote supervise les clients de XM au Royaume-Uni, quelle est la fonction de Trading Point of Financial Instruments UK Limited ? Qu’est-ce que l’autorité financière britannique FCA régule, si les clients résidant au Royaume-Uni ainsi que les activités de XM sur ces territoires dépendent du régulateur chypriote CySEC ?
3- Problèmes et abus potentiels
Par ailleurs, les avis en ligne des utilisateurs de XM sont accablants : le site web TrustPilot recense 349 avis de clients de la plateforme, pour un taux d’avis négatifs de 67%. Cela signifie que plus de la moitié des personnes ayant pris le temps de laisser un avis concernant leur vécu de trading avec XM, sont insatisfaits de leur expérience avec la plateforme.
Lorsque l’on analyse et compare les avis des utilisateurs de XM, ainsi que les réponses des représentants officiels de XM, il apparait qu’un argument irréfutable selon les termes et conditions de la plateforme est récurrent. En effet, de nombreux individus ont vu leurs comptes résiliés sans nécessairement d’explications :
Il est fait mention d’un arbitrage présumé. Selon Investopedia, l’arbitrage en trading consiste à « acheter et vendre simultanément un même actif sur différents marchés afin de tirer profit de différences minimes dans le prix coté de l’actif. » C’est également l’argument invoqué par les représentants de XM :
Les termes et conditions d’utilisations de XM sont sans équivoque : la plateforme se permet de suspendre à sa discrétion tout compte qui pourraient pratiquer l’arbitrage – qu’il s’agisse d’un schéma d’action frauduleux volontaire ou d’une stratégie de trading individuelle qui peut être assimilée à cette pratique. Particulièrement, le paragraphe 53.4 de leurs termes et conditions laisse l’opportunité à XM de décider ce qui peut qualifier d’arbitrage.
En conclusion, on peut s’interroger sur plusieurs postures problématiques possibles :
– XM est-elle consciente que les investisseurs privés ne feront probablement pas preuve de diligence raisonnable et/ou ne comprendront pas les implications juridiques lorsque la plateforme annonce l’affiliation de l’une ou l’autre entité opérationnelle appartenant à Trading Point Holdings Limited ?
– Les personnes redirigées de fxpremiere vers la plate-forme de trading XM sont-elles informées de certaines conditions d’utilisation restrictives ou discrétionnaires ?
– Dans quelle mesure le modèle commercial de fxpremiere est-il compatible avec la plate-forme de trading XM ? La pratique du copy trading avec des signaux forex peut-elle être considérée comme contraire aux CGU de XM ?
– XM est-il au courant des exemples publics de réactions négatives à l’égard des investisseurs perpétuées par les représentants de fxpremiere ?
– XM est-il au courant de la duplicité des sites Internet et de la présence en ligne de fxpremiere ?
Décharge de responsabilité:
Le réseau Avocats Litiges Financiers oeuvre à informer les investisseurs particuliers (traders) des éventuelles mauvaises pratiques des courtiers Forex et CFD. Notre mission est d’assister et de protéger les traders lorsqu’ils font face à des pratiques de courtage qui vont à l’encontre de leurs intérêts.
Nos articles ont pour objectif d’avertir, de partager et d’informer le public sur les risques légaux du Forex et de ses acteurs. Le trading de produits financiers et CFD ainsi que l’investissement sur des plateformes en ligne, bien que légal, comporte des risques juridiques.
L’article a été rédigé de bonne foi, sur la base d’informations publiques et de témoignages de clients valides à la date de publication. Nos articles concernent la protection des intérêts des investisseurs particuliers sur les plateformes d’investissement en ligne et sont publiés dans l’exercice de notre droit d’informer le public sur notre activité. Cet article ne constitue pas une consultation juridique.