Qu’est-ce que le « trading social »
Le trading social désigne le fait de s’appuyer sur l’expérience d’un trader afin de réaliser des opérations financières. Démocratisé depuis l’émergence de nouvelles technologies permettant le développement de plateformes spécialisées, le trading social n’en reste pas moins une activité comprenant des avantages et des limites.
Les deux principaux modes de trading social sont ce que l’on nomme ‘Copy trading’ et ‘Mirror trading’. Le trading copié consiste à imiter une opération spécifique d’un autre trader, tandis que le trading en miroir calque toute la stratégie et les opérations financières réalisées par un autre trader. Grace aux plateformes spécialisées, le trading en miroir peut désormais s’effectuer via un algorithme permettant d’identifier les stratégies et trades jugés gagnants ou avantageux. Ceci dit, ces deux pratiques de trading social laissent la porte ouverte aux abus et manipulations de marché.
Dès 2017, un rapprochement entre le ‘Mirror trading’ et les techniques de blanchiment d’argent était établi, avec la remise en question des agissements de la Deutsche Bank et de ses opérations internes avec différentes devises. Depuis, il apparait que l’une des priorités de l’Union Européenne est de définir un cadre règlementaire pour harmoniser les marchés européens, limiter les écarts de conduite de la part des courtiers et protéger les consommateurs de produits financiers. Toutefois, il semble encore difficile de cerner où se situe la responsabilité, surtout lorsque des individus agissent en tant que tiers partis entre le courtier et l’investisseur particulier.
La place de l’influenceur dans le trading social
De nombreux scandales ont éclaté depuis l’année dernière, concernant la promotion de produits financiers complexes par les influenceurs et créateurs de contenu pour leur audience. On pense notamment au couple d’influenceurs Marc et Nadé Blata, qui se sont vus accusés d’escroquerie en bande organisée depuis leurs plateformes de réseaux sociaux.
En effet, le couple a fait la promotion de ‘Copy trading’ à leur audience tout en n’ayant aucune expérience préliminaire tangible dans le domaine de l’investissement de produits financiers complexes et à risques. Cela a eu pour conséquence de faire perdre de leur capital a des individus ayant accordé leur confiance dans ce qui paraissait être un conseil en investissement digne de confiance. En réalité, le partenariat commercial avec la plateforme de trading était dissimulé, et la prise de risque entourant le produit financier complexe masquée.
La notoriété grandissante de certains individus sur les réseaux sociaux a permis de nombreux écarts, dont les particuliers crédules ont pu se retrouver victimes. Pour comprendre les mécanismes permettant de tels abus de confiance (pas toujours conscients), on se penchera sur les principes de conformité exposés par Robert Cialdini dans son ouvrage Influence: The psychology of persuasion, en particulier au chapitre 5 concernant le conditionnement et l’association d’idées. Selon ses dires, lorsque l’on établit une connexion, celle-ci rendra des résultats plus conséquents si elle est positive plutôt que logique. Appliqué aux influenceurs, il s’agit d’intégrer que leur audience sera plus réceptive aux produits qu’ils proposent. Le particulier qui suit l’influenceur va imiter ce que ce dernier fait et promeut, car il est déjà dans une disposition d’acceptation et d’assimilation de son contenu.
Un encadrement du commerce d’influence
Si l’influenceur n’a pas besoin d’être expert dans ce pour quoi il fait la promotion, il devient juste un tiers parti entre l’acheteur et la commercialisation d’un produit. Un courtier peu scrupuleux, agissant en dehors de tout cadre règlementaire (par exemple, non régulé, offshore) aurait donc intérêt à solliciter un influenceur dans l’optique d’élargir sa portée commerciale.
Le 09 Juin dernier, la Loi n˙2023-451 visant à encadrer l’influence commerciale et à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux est entrée en vigueur. Son objectif est de cerner les écarts commis par les individus avec de la notoriété lorsqu’il s’agit de pratiques commerciales en ligne, et de définir un champ d’action. En effet, jusqu’à présent il pouvait être assez compliqué de discerner si certains témoignages d’influenceurs constituaient une communication à caractère commercial. Le premier article de cette Loi a pour but de définir cette notion d’influence médiatique :

La question de la responsabilité doit dès lors se poser : l’influenceur, partenaire commercial sans expertise, est-il responsable du produit qu’il promeut ? L’investisseur particulier est-il responsable de la confiance qu’il a accordé au promoteur d’un produit ? Voici ce que la Loi soumet lorsqu’il s’agit de promotion de produits financiers :

Assez clairement, il apparait que le premier solliciteur (dans notre cas, le courtier) est globalement responsable des retombées de son complot. Si le courtier est conscient des limites et dangers du produit financier qu’il propose, et qu’il décide d’en faire la promotion au travers d’un tiers parti novice, il induit en erreur autant ses partenaires commerciaux que la future clientèle que ces derniers lui amèneront.
Ceci dit, les pratiques non-conformes ne concernent pas tous les courtiers, et la responsabilité du régulateur européen est également de protéger les marchés financiers. Il est d’ailleurs fait mention dans la Loi, à l’article 6, que l’influenceur a la responsabilité d’effectuer les vérifications nécessaires quant à la véracité du produit qu’il promeut et de ses informations relatives. De ce fait, l’influenceur ne peut plus se contenter d’être un tiers parti innocent sans attache envers le produit qu’il soutient ou son audience ; il a désormais une part de responsabilité dans ce qu’il promeut et un devoir de transparence à l’égard des individus qui suivent son activité et sont propices à suivre ses conseils.
Pour résumer les points essentiels de cette Loi, il convient de noter qu’une réflexion autour de la responsabilité individuelle et collective a été lancée. Sous l’égide de l’ESMA et de la directive MiFID II, les courtiers et autres organismes proposant la vente de produits financiers sont soumis à des régulations, pour ainsi garantir un équilibre entre la nécessité de développer son commerce et le respect du client et de ses intérêts personnels.
Maintenant, il convient de dire que le client de tels produits financiers est responsable de son investissement et des choix qu’il prend quant à son capital. Là ou cette nouvelle Loi change la donne, c’est parce qu’elle responsabilise également le tiers parti qui va faire la promotion de ce type de produits financiers ; mais aussi la plateforme médiatique permettant ce partage d’information. Cela est inédit non seulement en France, mais en Europe, et l’on ne peut qu’espérer la prise de mesures similaires à l’échelle européenne – au niveau de l’UE mais également dans tous les états membres.
Avocats Litiges Financiers défend les victimes d’abus
Les avocats de notre réseau œuvrent à aider les individus se retrouvant victime de pratiques non-conformes lorsqu’il s’agit de trading en ligne. Forts d’une expérience incontestable, nous avons su représenter avec succès les intérêts de nos clients, investisseurs particuliers. Qu’il s’agisse de partage d’informations non transparentes voire erronées, de promesses de gains surs, ou encore de manipulation de marché, notre expertise sera à votre service dans la résolution de votre litige.
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Décharge de responsabilité :
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